Comme mentionné dans un précédent article, le stress active un mécanisme de survie conçu pour nous protéger : le corps se met en état d’alerte, prêt à réagir. C’est utile à court terme, mais quand ce mode s’installe dans la durée, c’est là que le problème commence.
Beaucoup de personnes découvrent leur stress non pas à travers leurs pensées, mais à travers leurs douleurs. Une épaule qui se raidit, un mal de dos qui persiste, un estomac qui se noue : autant de façons pour le corps de dire « ça suffit ».
Ces tensions ne sont pas imaginaires. Elles sont le résultat direct d’une activation continue du système nerveux. Quand le cerveau croit que vous êtes en danger, il envoie un signal d’alerte permanent à vos muscles et à vos organes. Et c’est ainsi que le stress trouve refuge dans votre corps.
Mais il faut aussi rappeler qu’une tension n’est pas toujours automatiquement liée au stress. Parfois, une mauvaise posture, un mouvement répétitif ou même un coup de froid peuvent provoquer une douleur. La nuance est importante : tout n’est pas le « stress », mais il peut amplifier ou prolonger des inconforts déjà présents.
Il est par contre trop facile de mettre tout sur le dos du stress. Beaucoup de thérapeutes s’arrêtent à cette explication, et même les clients me disent souvent eux-mêmes : « c’est mon stress ». Mais ce constat ne dit pas tout. Ce n’est peut-être que 5 % de la réponse. Il manque le « pourquoi », il manque la réaction en chaîne. Dans ma pratique, je prends le temps d’investiguer pour mieux comprendre ce qui se cache derrière : est-ce vraiment le stress qui cause le problème, ou bien le stress agit-il comme déclencheur ou amplificateur d’un autre phénomène? C’est cette compréhension qui permet d’agir plus efficacement.
Quand le stress vire à l’anxiété
Et parfois, quand ce cercle du stress s’installe trop longtemps, il se transforme en anxiété. Les mêmes réactions du corps deviennent plus intenses et plus persistantes : respiration courte, cœur qui s’emballe, plexus solaire qui s’agite, difficultés à dormir, pensées envahissantes. Le corps et l’esprit finissent par tourner en boucle, comme si le danger ne s’arrêtait jamais.
C’est souvent à ce stade que l’on sent que « quelque chose ne va plus ». Le stress, qui pouvait sembler gérable, prend toute la place et colore le quotidien.
Une recette qui change selon chacun
Chaque personne, chaque cas, va apporter une solution différente, une stratégie différente. Comme pour un gâteau, la recette va différer selon les ingrédients que vous avez, selon vos préférences, selon le contexte. Des fois, cela demande une bonne profondeur, d’autres fois une simple présence. Une écoute attentive permet souvent de trouver la bonne recette.
La massothérapie s’avère particulièrement efficace pour dénouer ce cycle. En relâchant les muscles, elle envoie au système nerveux un signal rassurant : « le danger est passé ». Cette réponse de détente déclenche une cascade positive : la respiration s’approfondit, la digestion reprend son rythme, le sommeil s’améliore.
De nombreux clients rapportent après une séance de massage : « Je respire mieux », « Je me sens plus léger », ou encore « J’ai enfin décroché ». Ce n’est pas qu’une impression. En libérant les tensions physiques, la massothérapie crée une passerelle vers l’apaisement mental.
Apprendre à écouter ses signaux
À quel point écoutez-vous les sons de votre auto, ses vibrations, ses petits bruits inhabituels? Avec votre corps, c’est la même chose. Il n’est pas votre ennemi. Il vous envoie des messages clairs : ralentir, relâcher, respirer. Plus vous apprenez à écouter ces signaux, plus vous évitez que les tensions se transforment en douleurs chroniques.
Il ne s’agit pas seulement de réduire un mal de dos ou une crispation à la mâchoire, mais de comprendre que ces douleurs sont souvent l’expression physique d’un stress sous-jacent. Lorsque vous relâchez le corps, c’est tout votre équilibre qui s’en trouve amélioré.
En conclusion
Je vous parle ici avec mon regard de massothérapeute : mon rôle est d’aider votre corps à se relâcher et à retrouver du calme. Mais si l’anxiété devient trop lourde à porter, sachez qu’un médecin ou un psychologue demeure la meilleure première ressource. Vous n’êtes pas seul, et il existe des soutiens pour vous accompagner.

