Okiné Granby

J’ai appris qu’il n’existe pas une seule façon de faire. Certaines clientes préfèrent le coussin de grossesse, d’autres se sentent mieux sur le côté. Certaines supportent bien une heure de massage, d’autres moins. Avec l’expérience, j’ai acquis une aisance qui me permet d’ajuster rapidement, sans jamais perdre de vue l’essentiel : le confort de la future maman.

Beaucoup de femmes se sentent coupables à l’idée de prendre du temps pour elles. Pourtant, ce n’est pas égoïste : c’est nécessaire. Penser à soi, c’est aussi penser à son bébé : une maman reposée est plus présente et plus équilibrée.

Le massage prénatal ne se limite pas à soulager les tensions physiques. Il agit aussi comme un soutien psychologique et émotionnel. La grossesse est une période intense, où les changements hormonaux, physiques et psychologiques se croisent, et où les femmes peuvent se sentir à la fois fortes et vulnérables.

Un des éléments souvent méconnus est l’hormone appelée relaxine. Elle est essentielle pendant la grossesse, car elle assouplit les ligaments et prépare le bassin à l’accouchement. Mais cette même hormone rend aussi les articulations plus instables. Résultat : certaines femmes ressentent des douleurs dans le bas du dos, les hanches, parfois même jusqu’aux genoux ou aux chevilles.

Pour plusieurs femmes, le deuxième trimestre est une période plus stable, où le corps s’adapte mieux. C’est souvent à ce moment qu’elles se sentent le plus confortables pour recevoir un massage. Mais même durant cette phase plus favorable, le confort peut varier d’une séance à l’autre, ce qui demande toujours une réévaluation attentive.

Le coussin spécialisé pour femmes enceintes n’est pas seulement un accessoire technique. Il illustre une philosophie de travail : toujours chercher la position la plus confortable et sécuritaire pour la cliente.

Recevoir un massage prénatal n’est pas seulement soulager une douleur ou une tension. C’est aussi offrir un espace pour respirer, se recentrer et s’accorder de la valeur. J’ai souvent remarqué que les femmes enceintes ne réalisent pas toujours qu’elles ne sont pas « seulement une femme enceinte », mais une personne à part entière, avec des besoins propres.